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nable ; elle vous aime et voit que vous aimez François ; elle, voudrait vous le faire épouser ; vous n’auriez donc qu’un mot à dire si François vous en disait trois ; mais François ne vous en dit pas seulement deux, et alors…

MARIETTE.

Et alors, François est amoureux de ma belle-sœur, laquelle n’est point amoureuse de lui ?

JEAN.

Dame, il faut que tout le monde ici ait la cocote aux yeux pour ne point voir la chose.

MARIETTE.

Et il voudrait l’épouser ?

JEAN.

Bédame !

MARIETTE.

Et il n’est triste et malade que parce qu’elle n’y consent point ?

JEAN.

Trédame !

MARIETTE.

Mais elle n’y consentira jamais, parce qu’il est trop jeune pour elle !

JEAN.

Oh ! là-dessus, vous jugez mal ; votre belle-sœur n’est ni vieille ni déchirée ; elle a été jolie femme et n’a pas fini de l’être… Croyez-vous donc que vous ne serez plus bonne à regarder dans dix ou douze ans d’ici ? Diantre ! j’espère bien être, dans ce temps-là, aussi amoureux et aussi fier de vous que je le suis à cette heure.

MARIETTE.

Au fait, ma belle-sœur est fort bien, et je ne sais pourquoi Sévère, qui a dix ans de plus qu’elle, voulait me la faire trouver si vieille.

JEAN.

Et puis, voyez-vous, Mariette, l’amitié, quand elle est forte, ne regarde point à cela ; le champi a aimé Madeleine quasi