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que d’elle-même, et que, le jour où elle souhaitera sérieusement et sincèrement vous avoir pour mari, je n’aurai aucune objection à faire contre votre conduite et les autres convenances… Mais, comme Mariette ne m’a encore jamais parlé de ses intentions ni des vôtres, vous me permettrez bien de la consulter avant de vous donner réponse.

SÉVÈRE.

Eh bien, Mariette, vous ne dites rien ? Vous êtes cependant ici pour vous expliquer, et je ne vois pas qu’il soit besoin de parler en secret avec votre belle-sœur, lorsque nous savons tous que votre volonté est d’épouser Jean Bonnin, mon neveu, avec ou sans le consentement d’autrui.

MARIETTE, qui s’est avancée près de Madeleine.

Pardon, Sévère, si vous n’êtes point reçue ici comme je le souhaiterais ; je vais sortir avec vous pour causer de nos affaires, comme je vous l’ai promis. Mais, auparavant, je dirai à ma belle-sœur que mon parti est pris, et que j’ai fait choix ; je n’ai point de confidence à échanger avec elle, et je lui déclare, devant ses amis et ses conseils, que j’agrée la demande de Jean Bonnin, et que je désire n’être point contrariée là-dessus.

MADELEINE.

J’espère bien, Mariette, que nous serons toujours d’accord sur les intérêts de votre bonheur. Vous devez savoir combien je respecte vos secrets, puisque, les connaissant mieux que vous-même, je ne vous ai jamais fait de question. Prenez donc le temps de réfléchir, et ne quittez pas la maison avec un prétendu qui n’a pas encore reçu ma parole. Je vous demande seulement trois jours pour m’entendre avec vous ; après quoi, je vous autoriserai à faire ce que vous jugerez à propos.

SÉVÈRE, à Mariette.

C’est-à-dire qu’on vous défend de répondre à l’invitation que je vous ai faite de venir dîner chez moi, en raison de vos accordailles.