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MADELEINE, écoutant et se levant.

Tais-toi, et reste. J’entends la voix de cette Sévère ; ne me quitte pas, François ; cette femme-là me fait autant de mal que de peur !

FRANÇOIS, passant sa main sur sa figure.

Non, non, ne craignez rien, ma chère mère, je suis là et je reprends mes esprits.




Scène XI

Les Mêmes, JEAN BONNIN, SÉVÈRE, MARIETTE, CATHERINE.


Sévère et Jean entrent par le fond. Mariette descend de sa chambre.


{{personnage|SÉVÈRE. Excusez si je vous dérange de votre compagnie, madame Blanchet ; mais je ne viens point ici pour y prendre racine. Puisque vous étiez avec votre confident, vous pouvez savoir ce qui m’amène ; et, d’ailleurs, voilà mon neveu qui vous le dira en personne, et qui n’est point disposé à se laisser éconduire par des étrangers.

JEAN.

Doucement, ma tante !… il n’est point nécessaire de le prendre sur ce ton-là ; je parlerai bien moi-même. — Madame Blanchet et la compagnie (il salue à droite et à gauche), par le respect que je vous dois, je me rends auprès de vous pour le motif du mariage, à celles fins de vous témoigner ce que j’en pense ; vous demandant, premièrement de vos nouvelles au sujet de votre santé, laquelle me sera toujours sensible, ainsi que le cœur et la main de mademoiselle la citoyenne Mariette Blanchet, ici présente, votre honorée belle-sœur et ma légitime épouse, s’il plaît à Dieu et à votre bon consentement ;… laquelle je vous prie de me donner pour femme, sans vous offenser de mon discours, et de croire à mes bonnes intentions que vous devez considérer au rapport de mon petit avoir dont je peux vous rendre bon compte et bien as-