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de cette habitude malséante, rebattue, ennuyeuse pour le public calme, dangereuse pour le public ému, de cette coutume grossière et cruelle qui condamne tout adversaire politique à n’être qu’une brute ou un scélérat jusqu’à plus ample informé ?

Vraiment nous sommes dans l’enfance, pour ne pas dire dans la barbarie, ce me semble, en fait de polémique. Et c’est ainsi que nous inaugurons l’aurore d’une république de Fraternité, en suivant les vieux errements de la polémique monarchique !

Ne serait-il pas temps de créer la polémique sociale, la vraie polémique républicaine, une polémique d’autant plus vive et plus puissante contre les idées fausses et contre les masses imbues de préjugés funestes, qu’elle serait plus charitable et plus humaine envers les individus ? Nous aurions enfin une vraie discussion, idées contre idées, et non pas hommes contre hommes.

Les noms propres mis de côté (certes on en viendrait là peu à peu), les doctrines se combattraient sans amertume, et avec une passion, une chaleur, une logique véritables.