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fraction aux lois sanctionnées par le suffrage universel ; mais, aujourd’hui encore, vous êtes forcés de temporiser.

Eh bien, le premier acte de votre politique à vous tous, quelle que soit votre opinion, doit être de faire cesser l’exercice de la loi des quarante-cinq centimes jusqu’au moment où l’impôt progressif vous sera démontré une nécessité du temps présent. Vous n’instruirez pas le peuple par la force, et vous n’aurez une société constituée que quand il se soumettra volontairement à vos lois ; jusque-là vous aurez des troubles, des déchirements, la guerre partielle, éclatant sur d’innombrables petits cratères d’insurrection, partant point de repos, point de commerce, point de travail industriel et votre ruine couronnerait celle du peuple d’un immense désastre.

Au nom du ciel, au nom du peuple, au nom de votre propre intérêt, revisez cette loi ou faites-en une meilleure ou bien encore faites payer les riches seulement. Ayez votre nuit du 4 Août, messieurs les bourgeois, il est temps. On sait bien que vous ne céderez pas à la peur, car l’émeute est partout comprimée, vous avez