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paysan ne voulait et ne pouvait souffrir d’explications fraternelles.

Ce malheur n’est donc qu’un résultat, la cause est ailleurs. Il faut pactiser avec une triste équité devant les égarements du malheur, mais il faut remonter à la cause et la faire disparaître, car un embrasement général peut sortir de cette horrible collision, et de tous les points du territoire des plaintes s’élèvent, des menaces retentissent, la guerre sociale, depuis longtemps imminente, n’a pas besoin d’autre prétexte que celui de l’impôt.

Messieurs les bourgeois, grâce pour le peuple, grâce pour le paysan ! Nous nous mettrons à genoux, s’il le faut, à la place de ces hommes : pour épargner l’effusion du sang, que l’orgueil cède des deux côtés, il est parmi nous des cœurs capables de vous en donner l’exemple.

Ne nous dites pas, pour vous débarrasser de nos plaintes, que le peuple a tort. Eh ! nous le savons bien qu’il a tort, lorsque pour se soustraire à l’exécution d’une loi cruelle, il s’en va menacer et frapper des frères qui souffrent comme lui de la dureté de cette loi. Mais qui l’a faite cette loi, et qui l’a sanctionnée ? c’est