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un jour d’égarement et de savoir accepter le pardon à votre tour, chose beaucoup plus difficile. Veuillez être leurs égales, au nom même de ce sentiment chrétien de l’humilité qui ne signifie pas autre chose que le respect du droit des autres à l’égalité.

Il n’y a rien d’orgueilleux comme l’esclave, rien de vain comme le valet, rien d’insolent comme la femme qui gouverne en feignant d’obéir. Il ne faut pas qu’un homme obéisse à une femme, c’est monstrueux. Il ne faut pas qu’un homme commande à une femme, c’est lâche. Il faut que l’homme et la femme obéissent à leurs serments, à l’honneur, à la raison, à leur amour pour leurs enfants. Ce sont là des liens sacrés, des lois supérieures aux conseils de notre orgueil et aux entraînements des passions humaines. Du moment que la femme ne relèvera que de ces lois sociales et divines dont un homme ne peut se faire le représentant sans outrager Dieu, la nature et la société, les infidélités seront bien autrement sérieuses dans le mariage. Elles n’auront plus d’excuse, elles ne s’appelleront plus faiblesses, mais crimes. Elles n’attireront plus l’intérêt