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infailliblement dans le cours de chaque existence. Je suppose donc, logiquement selon moi, que l’esprit continue à s’égarer dans d’autres migrations jusqu’au moment où la santé lui revient avec la lumière.

Peu m’importe qu’il soit dans une région de ténèbres et de douleurs à ce moment-là. Je le suppose aisément aussi vivace que la matière qui produit tout à coup des fleurs sur des immondices. Vous me diriez qu’il peut arriver à la décomposition de lui-même que je n’en désespérerais pas pour cela. Ce qu’on appelle fatalité pour la vie matérielle et organique est pour lui une loi que j’appelle renouvellement ou progrès. Je ne vous dirai pas qu’il est l’essence la moins périssable qui existe, puisque nous savons à présent que rien ne périt.

Je partirai de là au contraire, pour vous dire que ses destinées sont impérissables, et que le mal absolu n’existe pas plus que la mort définitive.


FIN