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de Dieu, qu’il soit muni ou démuni d’organes, il est toujours en Dieu et avec Dieu. Vous aspirez à rentrer dans le sein de Dieu ; c’est l’aspiration des âmes élevées. Mais vous y êtes déjà et vous n’y serez pas de plus en plus, mais vous connaîtrez de plus en plus que vous y êtes.

— Et la notion, la perpétuité du moi, qu’en faites-vous ?

— La perpétuité du moi existe puisque rien ne se détruit. La notion de cette perpétuité est une affaire de progrès. Les hommes y ont toujours cru et tous ils la réclament. C’est donc un droit qu’ils affirment et une conquête assurée à l’avenir de l’esprit.

— En ce monde ?

— Vous m’en demandez trop. Mais je ne vois à cela rien d’impossible, car ce monde-ci, tout petit et incomplet qu’il nous paraît, a probablement autant de valeur et il est doué d’autant de perfectibilité que les autres. Tout ce qu’à l’aide de l’esprit nous pouvons saisir de lumière est lumière, et la lumière est belle, Lumière est donc synonyme de confiance, et quand la confiance n’est pas absolue, elle n’existe pas.