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et je ne sais si vous avez reçu la mienne. Enfin, vous voilà sain et sauf à Paris, et vous ne devez pas y être précisément gai. Ce pauvre Paris représente-t-il encore la France ? L’Empire en avait fait un bazar et un égout ; la Commune en a fait un égout et une ruine. Les cléricaux voudraient bien en faire un couvent et un cimetière. Le parlementarisme en fera-t-il quelque chose d’humain et de possible ! Quant au bonapartisme, je n’y crois pas. Mais on voit arriver tant de choses impossibles, qu’il ne faut plus jurer de rien. Je crois pourtant que nous sentons le besoin de nous transformer et qu’une République bourgeoise pour commencer, est le seul moyen de salut qui s’offre à nous. En attendant, l’emprunt est couvert en un clin d’œil, et toutes les espérances renaissent dans tous les partis, sans être anéanties dans aucun. C’est une si grande preuve de vitalité qu’il n’est pas possible de désespérer.

À vous de cœur,

G. SAND.