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et finit par s’installer à Lyon. Cette dualité engendre un état de choses que je vous laisse à deviner !

Une espèce de Chambre est convoquée. Le calme renaît dans les esprits. On voit d’un côté la paix avec la Prusse assurée à un prix moindre qu’on ne le supposait, un gouvernement qui promet de rétablir l’ordre, et d’être aussi libéral qu’on veut.

Autre hypothèse. La perspective de la continuation de la guerre, avec des dissensions intestines à la clef, et si l’on réussit à chasser les Prussiens (avec quoi repousser cinq cent mille hommes disciplinés ?) alors un gouvernement à Paris qui sera taillé sur le modèle de celui de Lyon.

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L’état actuel est énervant ! Je voudrais que la canonnade commençât demain, pour en finir plus tôt ; mais je crains que pour me servir de l’expression cynique de M. de Bismarck, on ne laisse encore quelque temps les « Parisiens cuire dans leur jus ».

La princesse est en Belgique, à Moos (?) saine et sauve. Théophile Gautier est parti pour Genève. Le reste de la vieille phalange reste. Hier j’ai vu Saint-Victor entrer avec Rochefort à la Bibliothèque dite impériale. Ce sont nos amis les peintres qu’il faut voir ! ! Pas patriotes les peintres — oh non ! mais pas du tout !

Je vous embrasse de tout cœur.

À vous.

HENRY HARRISSE.