Page:Sand - Souvenirs et Idées.djvu/198

Cette page n’a pas encore été corrigée

croyez. Les bandits renvoyés de Paris courent les campagnes et nous ne dormons que d’un œil. Mais, quoi qu’il arrive, nous ne sommes point effrayés et alarmistes. Les gens de bonne conscience ne connaissent pas la peur.

À vous de cœur. Recevrez-vous ceci ?

GEORGE SAND.


Henry Harrisse,

Avocat au barreau de New-York,

30, rue Cambacérès, Paris.
16 septembre 1870.

Hélas ! chère amie, je crains bien que l’idée de ne traiter qu’avec le monarque déchu ne soit un des points essentiels de la politique du roi de Prusse. Qui sait si le concours efficace que lui a prêté la Russie ne doit pas être récompensé par l’abandon, en ce qui touche la France, du traité de 1856 ?

De toutes les choses extraordinaires que nous pouvons rêver, celle-ci est peut-être la moins impossible. Mais quel cauchemar que cette hypothèse :

Après trois semaines de défense, les Prussiens entrent dans Paris. Quelques jours après. Napoléon III, lui-même ou ses fondés de pouvoir ou la Régence amenée dans les bagages de l’étranger, traite, des Tuileries, avec le roi de Prusse directement.

Le Gouvernement provisoire erre de Tours à Limoges,