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rable résultat, mais elle peut s’arrêter encore. Le voudra-t-elle ? L’infamie dont elle est aujourd’hui victime lui fera-t-elle faire enfin de salutaires réflexions ?

Le remède aux maux communs paraît pourtant bien simple. Que la bourgeoisie ouvre sincèrement les bras au peuple.

Que le peuple ouvre d’abord sincèrement les bras à la bourgeoisie, dira-t-on. Le peut-il ? ses méfiances ne sont-elles pas fondées ? Que la bourgeoisie demande, impose le suffrage universel, complet, réel ; qu’elle accorde ces questions fondamentales d’une société républicaine : la liberté d’écrire, de parler, de se réunir, l’impôt progressif, l’instruction gratuite, — et après les malheurs qui ont frappé toutes les classes de la société, il est certain qu’aujourd’hui les idées excessives de la démocratie, le communisme immédiat, la dictature de l’État, le gouvernement direct et autres systèmes enfantés par la passion, le désespoir ou le fanatisme, tomberaient d’eux-mêmes, ou se réfugieraient dans des sectes sans importance, que la grande majorité tout en lui laissant sa liberté de penser et de prêcher, paralyserait dans leur action