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d’autres qui donnent des détails sur l’abominable orgie militaire qui a souillé à jamais l’armée française et détruit le dernier prestige attaché à nos armes. Au nom de celui qui porta si haut ce genre de gloire, on a commis dans Paris un acte de guerre civile digne des plus odieux jours du moyen âge.

Le régime russe est inauguré, et le calme règne à Paris comme à Varsovie.

Le journal la Patrie, organe du coup d’État, est rédigé en argot de sergents de ville. Il appelle fouiller les maisons, violer le domicile des gens étrangers à l’action, insulter les femmes et massacrer les hommes qu’on y trouve. Il dit que nos troupes sont bien contentes d’avoir frotté ceux qui les ont désarmées en février. Le président oublie que, sans cette défection des troupes en février, il serait encore exilé, ou repris pour quelque nouvelle équipée et réincarcéré dans sa prison de Ham.

Frotté ! le mot est heureux, il est gai ! cela vient après l’aveu que, de mémoire d’hommes, le cœur de Paris n’a présenté un aspect aussi lugubre qu’aujourd’hui, après le récit d’une boucherie effroyable, un détail de femmes