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A. Allez, il y en a qui le savent et qui ne veulent pas le dire.

C. Après cela, peut-être qu’il y en a aussi qui font semblant de le savoir et qui ne le savent pas.

B. En ce cas-là, c’est à nous de le chercher. On ne pourra jamais nous ôter la liberté de chercher ce qui nous convient.

A. Qui sait ? le 17 au soir, on avait donné à la Mobile l’ordre de nous disperser. Ici même, à l’endroit où nous voilà, on ne pouvait pas s’arrêter pour causer. Si on s’était obstiné, on aurait passé pour des communistes, et, comme je n’en étais pas, je n’ai rien dit.

B. J’y étais aussi, et, si j’avais eu envie de causer, personne, je vous en réponds, ne m’en aurait empêché ; mais il se disait tant de bêtises ce soir-là, que je me suis retiré sur la prière des Mobiles.

C. D’ailleurs, les groupes se reformaient aussitôt que la Mobile avait passé au milieu, et même, dans un groupe où j’étais, la Mobile s’est arrêtée et s’est mise à causer avec nous. Est-ce qu’il serait possible de nous mettre en désaccord avec la Mobile ?

A. C’est nos enfants et nos amis qui sont là dedans. Ce serait drôle !

Un quatrième ouvrier, D.

D. Avec tout cela, je ne vois pas clair dans la question des salaires. Il y en a qui me disent : tu n’es pas fort, et il faut que tes camarades travaillent pour toi. Ça m’irait bien si c’était juste, mais ce n’est pas juste.