Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/74

Cette page n’a pas encore été corrigée

où est le mal. Il connaît les abus dont vous souffrez. Si vous les connaissiez comme lui, vous ne les supporteriez pas plus patiemment.

Ayez donc confiance au peuple des villes, et sachez bien que, quand il se révolte, quand il change les mauvais gouvernements, quand il se bat et se fait tuer pour la cause de tous, c’est un frère qui combat pour son frère, et non pas un égoïste et un brouillon qui secoue la maison sans se soucier de savoir sur qui elle tombera.

Le peuple des villes, c’est l’armée du peuple des campagnes, une brave armée qui fait la guerre à ses dépens et qui n’épargne pas son sang ; une armée qui ne reçoit pas de solde, qui va au feu sans armes, qui laisse des veuves et des orphelins. Paysans ! paysans ! ne reniez pas vos frères ; car, sans eux, vous seriez encore serfs sur la terre qui vous appartient aujourd’hui.

Avril 1848.