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dans les lois depuis la Révolution : je n’ai quasiment pas lu une seule gazette, et, si vous n’en faisiez pas une que notre bourgeoise me prête, il est sûr que je n’en aurais plus jamais lu ; je ne saurais donc dire ce gui a passé par la tête du gouvernement, non-seulement d’autoriser tous les conseils municipaux à renfermer, affermer ou vendre les communaux, mais encore de les en semondre, de les y pousser et de les y contraindre en leur refusant des fonds quand ils en demandent pour une école, un presbytère ou quelque sinistre. Voilà que dans beaucoup de communes on a fait comme voulaient MM. les préfets et MM. les sous-préfets. On a retiré au pauvre le parcours sur le terrain commun, on l’a forcé de se défaire de ses bêtes, on l’a réduit à se faire, quoi ? braconnier ? non, car la chasse est si bien gardée à présent qu’une alouette coûte 50 francs au pauvre malheureux qui l’attrape. — Quoi ? mendiant ? non, car la mendicité va être interdite. On a fait un établissement où il y a jusqu’à présent soixante lits pour six mille pauvres ; et ceux qui s’y trouveront gênés ou qui n’y pourront être admis iront en prison, s’ils s’arrêtent au seuil d’une porte pour demander un morceau de pain. — Alors quoi ? voleur et brigand jusqu’à ce que les galères et la guillotine s’ensuivent.

Remarquez les trois belles lois dont l’application nous tombe sur le corps à la fois dans ce moment-ci ? Je veux vous questionner sur les deux dernières une autre fois, mais pour les communaux j’en veux avoir le cœur net aujourd’hui.