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en Amérique. Ciceruacchio et ses enfants, saisis, sont fusillés, dit-on, quoiqu’ils n’eussent pas pris les armes. D’autres prétendent qu’ils se noyèrent dans la fuite, au passage d’un fleuve. Livraghi, Ugo Bassi furent mis à mort sans jugement. Ce dernier ne put obtenir le viatique ; des historiens sérieux assurent qu’avant de le tuer, on lui arracha la peau des doigts et de la tête. Ce qu’il y a de sûr, c’est que peu d’exécutions firent sur le peuple une impression si profonde. Aujourd’hui encore, il regarde Ugo Bassi comme un martyr. »

L’historien que je cite[1] comme celui dont le récit m’a le plus frappé par sa droiture et son éloquente simplicité, ajoute :

« Depuis que le calme est revenu à la surface, Garibaldi a de nouveau quitté l’Amérique pour se rapprocher de sa chère Italie et se tenir prêt pour les luttes de l’avenir. (M. F.-T. Perrens écrivait ceci en 1857). En attendant, il demande à son ancienne profession de marin les moyens de subvenir à son existence et à celle de ses enfants. Soldat héroïque, on l’a diversement jugé comme général, mais il a conquis l’estime de ses ennemis mômes. Il y a peu de temps encore, le général autrichien d’Aspre disait à un haut personnage piémontais :

» — L’homme qui aurait pu vous être le plus utile dans votre guerre d’indépendance, vous l’avez méconnu, c’est Garibaldi. »

  1. F.-T. Perrens. Deux ans de révolution en Italie. 1848-1849.