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phase de la vie politique et morale de ses mandataires.

Que l’influence et l’activité des hommes éclairés et vertueux se répande et s’exerce le plus possible sur la base de l’élection et dans les limites de la réélection, ceci ne fait que confirmer le principe de l’égalité sociale ; et la souveraineté du peuple, lorsqu’elle attribue de grands pouvoirs à ceux qui lui inspirent de la confiance, n’est en aucune sorte compromise. Le propriétaire qui confie sa terre à un régisseur habile et probe ne perd pas son droit de propriété, il le confirme et le consacre par cet acte même. Ce principe est tellement accepté en politique par les masses, qu’on trouverait difficilement, à l’heure qu’il est, un homme qui voulût accepter le pouvoir à vie, à moins que ce ne fût un fils ou un neveu de roi, c’est-à-dire un de ces hommes infortunés qui ont perdu le sens de la vérité sociale.

L’égalité est donc une institution divine, antérieure à tous les contrats rédigés par les hommes. Il n’y a pas de contrats qui puissent lier les générations à un pacte antireligieux, antihumain. Le peuple est souverain, parce que tous les hommes ont un droit égal à la souveraineté, et tous les actes de cette souverainetés nouvellement reconnue et proclamée sont légitimes devant Dieu et devant les hommes, quand même ils a© datent que d’une heure. Le long règne de l’inégalité ne saurait les infirmer. Plus l’homme a été frustré, plus il a droit à ne plus l’être. La légalité d’hier ? Eh ! nous le savons bien : elle était en vigueur depuis les premiers âges du monde. C’est précisément