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chez les autres la liberté qu’il réclame pour soi-même, l’apostolat de l’égalité s’érigeant en théocratie superbe, l’apostolat de la fraternité pratiquant la haine, l’accusation, le sarcasme, le dédain, la rancune. Voilà ce que nous appelons l’esprit de secte, vice fatal, à la destruction duquel est attaché le progrès qui peut et doit se manifester dans le monde, à tout prix, par les sectes ou malgré les sectes.

L’école est différente de la secte, et nous n’aimerions pas à nous vanter de n’avoir appartenu à aucune école. Le mot d’école est bon, parce qu’il ne signifie pas autre chose, dans la maturité de la vie intellectuelle, que ce qu’il signifie à son début. Nous allons à l’école et il est fort bon que nous y allions. Mais l’éducation que nous en rapportons n’enchaîne pas notre avenir. Nous y apprenons à réfléchir* à travailler. Notre individualité ne s’y absorbe pas ; le progrès que d’autres études nous feront faire n’est pas détruit dans son germe par ce premier développement donné à nos facultés. Elle nous laisse les maîtres de former nous-mêmes entre nous des écoles nouvelles et d’y rappeler nos premières leçons pour les commenter, les développer ou les modifier. La secte est une petite église hors de laquelle il n’y a point de salut. Elle soumet le progrès à un homme, et ne souffre pas même l’initiative de plusieurs hommes. C’est l’isole* ment à sa haute puissance.

Un élément nouveau tend désormais à rendre la lumière plus diffuse et plus générale. Cet élément, c’est le club, l’assemblée populaire. Les écoles diverses