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tout le monde content, que quand on est un sujet d’envie pour ses meilleurs amis. C’est à cette heure qu’on commence à pouvoir dire pour de vrai qu’on est tous comme des frères et que la parole d’Évangile est une bonne parole.

À savoir, citoyens, mes amis, si nous serons vite soulagés des ennuis que nous avons. Si le commerce ira mieux, si les choses dont on a besoin coûteront moins cher, et si, en croyant choisir de bons députés pour porter nos plaintes à l’assemblée de la nation, nous ne serons pas quelquefois trompés. Je crois bien que tout ça ne pourra pas arriver d’ici à demain matin, le monde n’a pas été fait en trois jours. Il y a beaucoup d’ouvrage pour changer les mauvaises lois et régler les affaires de la nation, que les ministres de Louis-Philippe et les anciens députés ont laissées dans un mauvais charroi. Ça n’est pas la faute de la République si Louis-Philippe et ses amis nous avaient mis à la veille de la banqueroute de l’État ; c’est pour empêcher un malheur qui minerait tout à coup les riches, et dont les pauvres sentiraient aussi la morsure, que nous avons à patienter. Et, pour patienter, il faut que nous sachions la vérité. On nous a toujours trompés, et nous autres, bonnes gens, nous n’avons jamais vu clair dans les affaires de la nation. À présent, on va nous faire instruire, on nous enverra des imprimés, on nous encouragera à nous rassembler pour nous enseigner les uns les autres, chose que Louis-Philippe avait grandement défendue, sous peine de la prison. Enfin, de petit à petit, nous allons