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impossible. Ce progrès, qui eût fait un pas d’homme chaque siècle avec le régime d’hier, fera un pas de géant chaque année avec le régime d’aujourd’hui. Aide-nous, ô peuple fraternel, à conquérir l’égalité dont nous avons tous besoin, car le tyran, tu le sais, est aussi malheureux que l’esclave, et l’expérience du règne qui vient de s’évanouir avait fait de la plupart d’entre nous des tyrans malgré eux. Le bien-être qu’on n’espère pas faire partager aux autres, et dont on jouit sans pouvoir l’étendre à tous ses semblables est un remords qui opprime lame et trouble le sommeil. Plains-nous de ravoir subie si longtemps, cette souffrance indicible, et fais-la cesser, toi qui es la grande âme de la patrie et de l’humanité !

Résumons-nous, en nous serrant la main, avant de nous parler encore.

La vérité sociale n’est pas formulée. Tu voudrais en vain l’arracher de la poitrine des mandataires que tu as élus dans un jour de victoire. Ils la veulent à coup sûr puisque tu as cru en eux, et tu ne te trompes jamais dans tes grandes heures de libre inspiration.

Mais ils sont hommes, et leur science ne peut déroger à la loi de l’humanité.

La loi de l’humanité est que la vérité ne se trouve pas dans l’isolement et qu’il y faut le concours de tous.

L’isolement était le régime de séparation des intérêts et des droits.

Ce régime tombe à jamais devant ce mot sacré de République !