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homme d’État ; ne transigez point avec l’erreur, ne vous entachez point de diplomatie, ne faites point de pacte avec la peur, avec les expédients, avec les fausses doctrines d’une légalité qui n’est qu’un mensonge inventé quand la foi manque. Ne prenez conseil que de Dieu, des inspirations de votre cœur, et de l’impérieuse nécessité de réédifier un temple à la vérité, à la justice, à la foi. Demandez à Dieu, recueilli dans un enthousiasme d’amour pour l’humanité, et, en dehors de toute considération humaine, qu’il vous enseigne le chemin. Puis marchez-y avec la confiance du triomphateur sur le front, avec l’irrévocable résolution du martyr dans le cœur. Ne regardez ni à droite ni à gauche, mais devant vous et au ciel. À chaque chose que vous rencontrerez sur votre voie, demandez-vous à vous-même : « Ceci est-il juste ou injuste, vérité ou mensonge, loi de Dieu ou intervention des hommes ? » Publiez hautement le résultat de votre examen et agissez en conséquence. Ne vous dites point : « Si j’agis et si je parle de cette manière, les princes de la terre me désapprouveront, les ambassadeurs donneront des protestations et des notes. » Que sont les querelles d’égoïsme des princes et leurs notes devant une syllabe de l’Évangile éternel de Dieu ? Elles ont eu jusqu’à présent de l’importance, parce que, fantômes elles-mêmes, elles n’ont eu contre elles que des fantômes. Opposez-leur la réalité d’un homme qui voit l’aspect divin, inconnu aux princes, des choses humaines, la conviction d’une âme immortelle, qui a la conscience d’une haute mis-