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vos devoirs, à vous, sont immenses, puisque vous avez reçu le don de comprendre et de raconter la vie du genre humain aux hommes de votre temps. Vous ne pourriez donc pas vous arrêter à une calme contemplation de ce passé plein de désastres, et de ce présent gros de mystères. Vous l’avez senti, et chacune de vos pages, chacune des expressions qui vous échappent pour flétrir ou consoler, nous révèlent à quel point vous êtes pénétré d’une vérité supérieure à celles qu’il vous convient d’énoncer maintenant. Cet idéal, se conservant et se développant sans cesse dans les profondeurs de votre âme, éclairera notre conscience d’un feu intérieur dont le rayonnement se fera sentir dans les moindres actes de votre vie pratique, quelle que soit la direction de vos travaux et le cadre de votre activité. Ô jeunesse d’une âme pénétrée et croyante, puissiez-vous communiquer ce feu qui vous anime à la jeunesse de votre pays, à l’avenir du monde !

15 janvier 1845.