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et le mensonge vous révoltent ? donc, vous êtes un furieux. Le grand et le beau vous ravissent d’enthousiasme ? prenez garde de passer pour un niais !

Et, quand l’historien a fait preuve de courage, ces clameurs tombent. La vérité a une force invincible qui réveille la grande âme de la foule. En France surtout, on adore le courage, en France, le vrai courage moral ne sera jamais vaincu. Mais les intérêts ou les orgueils froissés se retranchent dans le reproche de haine, et murmurent dans un coin : « Ceci est de la violence, de la déclamation, de la partialité ! »

En effet, c’est être partial, n’est-ce pas, que de prendre parti pour celui qu’on maltraite et qu’on dépouille injustement ?

C’est être violent que d’exprimer sa haine contre la ruse abjecte et la cupidité féroce. Ajoutez encore que c’est être bien mal élevé que de troubler le repos du meurtrier et de ne pas respecter le butin du larron.

Il serait bien vrai de dire que, faute de patience dans l’examen des faits, et grâce à des passions souvent sincères mais toujours aveugles, les grandes causes dont l’histoire est pleine ont été mal jugées, jugées depuis cinquante ans surtout avec une effroyable partialité. Nous pouvons interroger, nous avons encore sous les yeux les libelles de la Restauration contre la veille et le lendemain du pouvoir de la Restauration. Qu’y voyons-nous ? à chaque page, des vanteries d’impartialité, et c’est mauvais signe.

L’impartialité véritable ne se promet ni ne se pro-