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LES PAYSANS.

Eh bien, monsieur le curé, ce sera comme c’était auparavant. Il n’y aura rien de changé. Nous ne demandons pas mieux,

LE CURÉ.

Il y aura cette différence qu’il ne mendiera plus ; nous irons au-devant de ses besoins, c’est-à-dire que nous l’invitons tous dès aujourd’hui à prendre sa nourriture et son repos chez nous.

LES PAYSANS.

Accordé.

LE GENDARME.

Je ne peux pas décider ça tout seul. Qu’en dit l’adjoint ?

L’ADJOINT.

Il faut bien que je dise comme les autres. Je passerais pour un mauvais cœur si j’allais seul à rencontre de tous.

LE GENDARME.

Mais ce sera toujours le délit de mendicité.

LE CURÉ.

Non, nous pourrons témoigner sur l’honneur que notre vieux pauvre est notre convive et notre hôte.

LE GENDARME.

C’est bien subtil, ça, monsieur le curé. Allons, vous en raisonnerez avec les autorités compétentes.

LE CURÉ.

Et quand nous n’en raisonnerions pas, elles fermeraient les yeux. Personne ne veut rendre cette loi féroce et inhumaine.