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LE CURÉ.

C’est parce que nous les estimons que nous ne devons pas les mettre dans une position fausse. Mais ici nous pouvons tout concilier. Notre vieil ami, le père Va-tout-seul, préfère la mort à la réclusion, et, disons le mot, à la règle de vie. Le laisserons-nous mourir de chagrin ?

UN PAYSAN.

Tâchons de l’en dispenser.

LE CURÉ.

Bien dit ! mais il ne faut plus qu’il mendie, ou il mourra en prison, ce qui sera bien pire que le dépôt de mendicité.

UN PAYSAN.

Qu’y faire ?

LE CURÉ.

Quelqu’un de vous veut-il le réclamer et se charger de lui ?

LES PAYSANS.

Aucun de nous ne le peut.

LE CURÉ.

Ni moi non plus, mais ce qu’un seul ne peut, tous ensemble le peuvent. Voyons ! nous voilà ici sept en me comptant. Chacun de nous peut bien se charger de donner le pain et la couchée à ce malheureux un jour par semaine, en attendant que nous en trouvions autant d’autres (et il s’en trouvera plus encore) qui partageront ce soin avec nous, de sorte que notre vieux ne coûtera bientôt plus à chacun que son morceau de pain par quinzaine.