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taines bonnes gens aiment à se les représenter. Ils sont, au contraire, les mieux venus et les mieux portants du monde ; ils naissent et se développent comme le commun des hommes ; seulement, ce qui passe devant les regards de l’enfant vulgaire comme un vain et fugitif spectacle, ce qui s’entasse comme un bagage infécond dans la mémoire de l’écolier vulgaire, l’enfant de génie le contemple, le savoure ou le juge, et un matin, il s’éveille artiste. Il se révèle homme avant l’heure. Si on en est tout surpris autour de lui, c’est qu’on n’a pas pressenti ce travail intérieur, durant lequel il s’emparait en silence des grandes forces de la vie.

Nohant, 31 juillet 1863.