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Comme la fleur des bois que mon jardin abrite,
Sous mon toit, sur mon sein, fleuris, ô Marguerite !
Comme elle, à mes baisers, fleurira ta beauté.
Viens, le cœur vit d’amour plus que de liberté !

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Maintenant nous avons du bonheur jusqu’à l’aube,
Jusqu’à l’heure où le jour à tes yeux me dérobe,
Et que le long des murs je fuis comme un voleur.

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… Vous rêviez d’amour lorsque je vous vis ;
Alors vos beaux yeux dont l’éclat m’inspire.
Levés sur les miens, semblèrent me dire :
« Suis-moi, mon poëte, » et je vous suivis.


· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Depuis ce beau jour, enfant, je vous aime
Autant qu’ici-bas cœur peut aimer.


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Ô muses ! vous m’avez fait un destin bien doux :
J’ai des ailes aux pieds, la vie en moi palpite !


Dans la deuxième partie :


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Oh ! si je la perdais, l’ange de mes tendresses !
Dont le sourire d’or éclaire tout en moi !
Quelque heureux que je sois, toujours à mes ivresses
       Se mêle cet effroi !


· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Ô dieux, qui savez tout ! si l’amour qui m’engage
Doit être un jour trahi · · · · · · · · · · · · · · ·

Oh ! oui, je le déplore ; oui, j’ai mal fait sans doute
D’écrire un jour plus tôt que vous ne l’attendiez ;