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XIX

BOUQUETS DE MARGUERITES
PAR
CHARLES PONCY


Séduit par les lieds de Goethe, Charles Poncy, après en avoir traduit et imité quelques-uns, a laissé courir sa fantaisie dans ce livre. Il a composé une série de pièces qu’on peut, qu’on doit lire, comme un poëme complet. C’est une heureuse idée qu’il a eue de rattacher ainsi chaque perle au collier, et c’est grâce à ce procédé qu’on peut lire son volume sans interruption et sans fatigue, comme on lit un beau roman de cœur. En général, quelque belles que soient les pièces d’un recueil de poésies, l’absence de lien entre elles produit une lassitude étrange. On n’a pas plus tôt pris goût à un sujet qu’il faut passer à un autre. Et il en coûte d’entrer ainsi à chaque page dans un nouveau point de vue pour les yeux, l’esprit ou l’imagination. C’est peut-être ce qui explique la défaveur où est tom-