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Ce qui rend une âme assouvie,
Pourquoy ne considérois-tu,
Ces ministres de la vertu,
Ces escrivains de qui les plumes
Te pouvoient dresser des volumes,
Ou, malgré le tems et son cours.
Ta gloire auroit vescu toujours ?
Peut-estre avois-tu la pensée
Que, depuis que l’âme est passée
Dedans l’empire du trépas,
La mémoire ne la suit pas.
Et que, dans ces ombreuses plaines
Qui sont les plaisirs ou les peines,
L’esprit en ce fatal revers
Ne songe plus à l’univers…
Mais à propos de la mémoire
Il me semble que je veuille boire
Dedans le noir fleuve d’oubly
Où je suis presqu’ensevely…
Cher ami Daphnis, je te prie,
Pardonne à cette rêverie, etc.


M. A. — Je comprends maintenant que le cardinal, à qui le solliciteur écrivait :

Certes je trouve fort estrange
Que tel qui veut passer pour ange
Chés les nymphes du double mont
Passe chés moi pour un démon.

ne fût pas très-soucieux de la misère de son protégé, non plus que le Daphnis qui se voyait reprocher de ne savoir pas mieux écrire que son valet. Cette manière de demander l’aumône, le sarcasme à la bouche et le bâton à la main, est d’un homme plus fougueux que sage.

M. Z. — Dites plus orgueilleux que rampant. Exa-