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II


Nohant, 12 avril 1851.

En publiant une édition complète de mes ouvrages dans le format le plus populaire aujourd’hui et au plus bas prix, je n’ai eu ni le dessein de m’enrichir en cas de succès, ni la prétention de faire un grand sacrifice dans le cas contraire. Mais je puis dire que ce qui m’a le plus préoccupé, c’est le désir de faire lire à la classe pauvre ou malaisée des ouvrages dont une grande partie a été composée pour elle. J’ai dû attendre pour m’y décider que l’habitude générale consacrât l’usage d’un format qui ne me semblait pas commode, et qui néanmoins l’est devenu par l’habitude même.

J’ai voulu encore essayer de donner au peuple une édition aussi soignée que possible, sans augmenter d’un centime le prix de ces sortes de publications, et je crois y avoir réussi grâce aux soins généreux et intelligents de l’ami qui s’est fait mon éditeur.

Enfin, j’ai été heureuse d’obtenir le concours d’un grand talent[1] pour l’illustration de cette longue série d’ouvrantes (pie j’offre à un peuple très-artiste et très-capable d’apprécier les choses d’art.

Dans cette longue série, plusieurs ouvrages (je puis dire le plus grand nombre) ont été inspirés par le désir

  1. Tony Johannot.