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lie métaphores sur la trame de la vie et sur les fleurs que Magu sème à la fois sur ses indiennes et dans ses vers, il est dit que Magu est digne de s’appeler Magus, parce qu’il est un sage véritable, et que la science poétique peut évoquer les êtres surnaturels, tout comme la baguette magique. Magu répond avec une douce moquerie :

Je m’appelle Magus ; je suis grand, je suis sage,
Je suis un être surhumain.
À mes rares vertus chacun doit rendre hommage,
Un S me manquait, je le prends, je suis mage !
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Et ne me jugez pas par cette sale étoffe
      Qui compose mes vêtements ;
Je suis magicien, savant et philosophe.
      Et je commande aux éléments ! etc.

Une autre fois, au docteur D* qui lui demandait en vers de mouler sa tête, il répond, en autant de vers, et en se servant des mêmes rimes :

De Gall, ainsi que vous, je suis un partisan ;
Je vous la livrerai, ma tête d’artisan,
Que bien gratuitement on trouve prophétique ;
Je veux bien vous passer l’organe poétique ;
D’où découlent ces vers, ces chants harmonieux.
Je suis, à vous entendre, un être merveilleux ;
Tout surgit sans effort de mon ample cervelle…
Ce portrait trop flatté, docteur, n’est pas fidèle.
Vivant inaperçu, sans nom, sans avenir,
Heureux si je survis dans votre souvenir.
Mes vers… ils passeront comme la nef rapide,
Qui bientôt disparaît sur l’élément perfide.

Une autre réponse de quatre-vingts vers, faits selon le même procédé de rime à l’éloge d’un professeur du