Page:Sand - Questions d’art et de littérature, 1878.djvu/129

Cette page n’a pas encore été corrigée

Jamais à ma triste fenêtre
N’arrivent ses beaux rayons d’or.

Dans ce réduit tranquille et sombre,
Dans cet humide et froid caveau.
Je me résigne comme une ombre
Qui ne peut quitter son tombeau.

Qui m’y soutient ? c’est l’espérance,
C’est Dieu, je crois en sa bonté ;
Tout lier de mon indépendance,
J’y retrouve encor la gaieté.

Non, je ne maudis pas la vie.
Il peut venir des temps meilleurs.
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

Je me soumets à mon étoile.
Après l’orage le beau temps.
Ces vers que j’écris sur ma toile,
M’ont délassé quelques instants.

Mais vite, reprenons courage.
L’heure s’enfuit d’un vol léger ;
Allons j’ai promis d’être sage,
Aux vers il ne faut plus songer.

Cours devant moi, ma petite navette
Passe, passe rapidement ;
C’est toi qui nourris le poëte.
Aussi, t’aime-t-il tendrement.

Il y a une réponse fort enjouée à une pièce de versification, mystérieusement déposée un matin sur la cheminée de Magu par un autre ouvrier poëte. Dans cette pièce, qui n’est remarquable que par d’assez jo-