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riole, sans être forcé de nous dire que cet homme est un scélérat, ce tableau une vision, ces bœufs des alambics à fumier, ces fleurettes des poisons et ce ruisselet une sentine d’immondices.

D’autres peuvent prendre le réel par ce côté âpre et triste, et avoir du talent pour le peindre. Mais ce qui me plaît et me charme dans la réalité est tout aussi réel que ce qui pourrait m’y choquer. On voit souvent sur les fenêtres, dans les faubourgs des petites villes, de beaux œillets fleurir dans des vases étranges. Le vase fait rire, l’œillet n’en est pas moins beau et parfumé. Ils sont aussi réels l’un que l’autre. J’aime mieux l’œillet. Chacun son goût.