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décevantes dans des sites séduisants ! combien j’en ai dessiné dans ma tête, enfouies dans des solitudes à ma fantaisie ! Je n’avais jamais songé à les placer dans un village. Aussi, je ne les plaçais nulle part ; car, pour vivre au sein d’un désert, il faut la force d’un anachorète ou la fortune d’un prince. N’ayant ni l’une ni l’autre, je ferai, je crois, aussi bien de m’en tenir à quelques observations sur la vie de paroisse. Elle doit avoir de grands charmes et de terribles inconvénients !

Connaissons les inconvénients et sachons s’ils sont compensés par les charmes. S’il n’en est rien, nous rêverons encore la chaumière, car nous ne pouvons pas venir à bout de vieillir à nos fantaisies, mais nous les rêverons dans d’autres conditions.

Nous aurons gagné à cette étude de connaître à fond un petit coin de ce monde réel que quelques amis nous ont reproché de voir en beau. Comme si c’était notre faute ! Nous serons plus réalistes, puisqu’il paraît que nous ne l’avons pas toujours été assez. Pourquoi non ? On comprend tous les jours,