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sept cents habitants, c’est toujours quelque chose, il faut en convenir.

Le silence de la nuit fut inouï. Pas un souffle dans l’air et pas un souffle humain ; pas un bruissement d’animal quelconque. Je croyais avoir trouvé chez nous l’idéal du silence nocturne. Mais notre silence est un vacarme à côté de celui-ci. Je ne m’en suis pas encore rendu compte.

Dans un si petit espace rempli de gens et de bêtes, vivant, pour ainsi dire, en un tas, d’où vient que rien ne bouge et ne transpire ? Avec cette nuit sombre, c’était presque solennel.

Mais à peine fit-il jour, que les coqs vinrent chanter à notre porte. Si nous ne l’eussions soutenue d’une chaise, pour nous préserver du frais de la nuit, toutes les volailles du pays seraient entrées chez nous pour nous annoncer l’approche du soleil. Et puis des voix d’enfants espiègles et rieuses chantèrent avec les oiseaux, dès que les rayons du matin dépassèrent le haut du rocher.

Je regardai la maison neuve et propre qui nous faisait face. C’est l’école communale. Fillettes et gar-