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sures prises pour le réveil et le départ. Puis nous descendîmes le village, chacun une lumière à la main, précaution indispensable pour la première fois dans ces rues difficiles ; et notez que nous avions trouvé de la bougie, sybarites que nous étions !

Notre rue est la plus encaissée et la plus enfouie du bourg, dans une coulisse de rochers ; d’un côté les ruines de la forteresse, de l’autre une série de petites cours ouvertes, que l’on pourrait appeler des squares, fermés au fond par le roc qui se relève brusquement, et par un ruisselet d’eau vive, à peu près muet en cette saison, mais grouillant et joyeux à la moindre pluie.

Les maisonnettes sont généralement disposées par trois, soudées ensemble, faisant face à deux ou trois autres toutes pareilles.

Cela fait cinq ou six familles se voyant les unes chez les autres à toutes les heures du jour, élevant ensemble marmots, poules et pigeons, tout cela s’échelonnant sur les perrons ou se groupant dans la cour commune de la façon la plus pittoresque.

Voilà donc un vrai village, non pas un village