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aux prodiges. Ces contes de sorciers, ces explications fantastiques données aux prétendus prodiges de la nuit, c’est le poëme des imaginations champêtres. Mais le fait existe, le fait s’accomplit, qu’il soit un fantôme dans l’air ou seulement dans l’œil qui le perçoit, c’est un objet tout aussi réellement et logiquement produit que la réflexion d’une figure dans un miroir.

Les aberrations des sens sont-elles explicables ? ont-elles été expliquées ? Je sais qu’elles ont été constatées, voilà tout : mais il est très-faux de dire et de croire qu’elles sont uniquement l’ouvrage de la peur. Cela peut être vrai en beaucoup d’occasions ; mais il y a des exceptions irrécusables. Des hommes de sang-froid, d’un courage naturel éprouvé, et placés dans des circonstances où rien ne semblait agir sur leur imagination, même des hommes éclairés, savants, illustres, ont eu des apparitions qui n’ont troublé ni leur jugement ni leur santé, et dont cependant il n’a pas dépendu d’eux tous de ne pas se sentir affectés plus ou moins après coup.

Parmi grand nombre d’intéressants ouvrages pu-