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lonté de la fiancée, ou sans une lutte sérieuse, un véritable siége ; ces parents, ses amis, ses voisins, tout son parti est autour d’elle ; on attend la prière ou l’assaut du fiancé.

Le jeune marié, — on ne dit jamais autrement, quel que sent son âge, et, en fait, c’est, chez nous, presque toujours un garçonnet à qui le poil follet voltige encore au menton, — vient là avec son monde, ses amis, parents et voisins, son parti en un mot. Près de lui, ce porteur de thyrse fleuri et enrubané, c’est un expert porte-broche, car, sous ces feuillages, il y a une oie embrochée qui fait tout l’objet de la cérémonie ; autour de lui sont les porteurs de présents et les chanteurs fins, c’est-à-dire habiles et savants, qui vont avoir maille à partir avec ceux de la mariée.

Le marié s’annonce par une décharge de coups de feu ; puis, après qu’on a bien cherché, mais inutilement, un moyen de s’introduire dans la place par surprise, on frappe. — Qui va là ? — Ce sont de pauvres pèlerins bien fatigués ou des chasseurs égarés qui demandent place au foyer de la maison. — On leur répond que le foyer est éteint, et qu’il n’y a pas