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lures dévergondées. Ceci est une moralité. L’inconduite du mari provoque celle de la femme.

» Le païen se réveille alors de son ivresse. Il cherche des yeux sa compagne, s’arme d’une corde et d’un bâton et court après elle. On le fait courir, on se cache, on passe la païenne de l’un à l’autre, on essaye de distraire et de tromper le jaloux. Enfin, il rejoint son infidèle et veut la battre ; mais tout le monde s’interpose. Ne la battez pas, ne battez jamais votre femme ! est la formule qui se répète à satiété dans ces scènes.

» Il y a dans tout cela un enseignement naïf, grossier même, qui sent fort son moyen âge, mais qui fait toujours impression sur les assistants. Le païen effraye et dégoûte les jeunes filles qu’il poursuit et feint de vouloir embrasser ; c’est de la comédie de mœurs à l’état le plus élémentaire, mais aussi le plus frappant.

» Mais pourquoi ce personnage repoussant doit-il, le premier, porter la main sur le chou dès qu’il est replanté dans la corbeille ? Ce chou sacré est l’emblème de la fécondité matrimoniale ; mais cet