Page:Sand - Promenades autour d un village - 1866.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les enfants, avec leur joli bonjour, auquel pas un ne manque, même ceux qui savent à peine dire quelques mots, nous gagnent irrésistiblement le cœur. Ceux de chez nous sont naturellement farouches comme des oiseaux, et il faut se donner la peine de les apprivoiser. Pour cela, hélas ! il faut les corrompre avec des friandises, comme de petits animaux, ou avec des cadeaux utiles, comme de petits hommes.

Nous avons résisté au désir de gâter ceux d’ici, et nous n’avons encore échangé avec eux que des jeux et des caresses. Nous ne serons pas longtemps si stoïques ; mais nous aurons alors la fatuité de pouvoir nous dire que nous avons été aimés pour nous-mêmes au commencement.

Nous partons ; car il nous faut, pour une plus longue station, d’humbles conditions d’établissement qui nous permettent de ne pas mener tout à fait la vie d’oisifs au milieu de ces gens laborieux. L’observation n’est pas un état : l’homme qui se sent examiné fuit ou pose. L’observation n’est qu’une occasion qui se prend aux cheveux. Elle passera