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XIII

29 juillet.

La chaleur écrase mes compagnons. Ils font la sieste pendant que je voisine.

Madame Anne, tout en filant sa laine et grondant ses poulets, qui trottent par la chambre, me fait offre de tous ses services de voisinage avec beaucoup de grâce.

— Au reste, ajoute-t-elle, vous ne manquerez de rien au milieu de nous. On n’est pas riche, mais on est de bon cœur. Le monde d’ici oblige sans intérêt, et il y a, dans notre village, des gens gênés qui ne demandent jamais rien et offrent le peu qu’ils ont.

Puis elle me parle de sa famille, dont elle est fière, de ses garçons qui ont été au service, de ceux qui sont restés près d’elle pour cultiver les terres, et de sa défunte fille, mariée à notre ami Moreau ;