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J’ai vu autrefois ce paysage encore plus beau : on a abattu de grands chênes qui le complétaient. On a fait un nouveau pont, qui sera encore emporté comme celui que nous passions autrefois pour aller à la Prune-au-Pot, un vieux manoir qui a eu l’honneur d’héberger Henri IV, et qui est très-bien conservé.

La Creuse est terrible quelquefois. Je l’ai vue bien méchante. En ce moment, elle est si basse et si tranquille, que l’on a besoin de regarder la position de ses énormes blocs de granit pour se persuader que c’est elle qui les a apportés là.

Le village se présente encore mieux en montant qu’en descendant. On y arrive par des prairies délicieuses.

Nous y voilà. Décidément, on est ici plus démonstratif que chez nous. Nous sommes déjà reçus comme de vieux amis, et nous trouvons Amyntas lié avec tout le monde.

Un artiste éminent, qui a découvert aussi le village, et dont le nom se recommande de lui-même, est invité par nous à déjeuner le lendemain sur le