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des moissons au-dessus desquelles la chaleur danse et miroite. Enfin on redescend rapidement au village par une fente profonde, chemin en été, torrent en hiver.

On ne saurait définir la production générale du pays, tant elle est inégale et variée sur ces terrains tourmentés de mouvements capricieux !

Dans des veines ombragées et humides, les fourrages sont magnifiques à la vue, bien que grossiers de qualité ; le brin est trop gros, et nos chevaux le refusent absolument ; ceux du pays, moins délicats, en font leurs délices. Sur les hauteurs pierreuses croissent de maigres froments, gravement malades cette année, et dont le grain éclate en poudre noire. Mais, à deux pas plus bas ou plus au nord, ou plus au sud, la moisson du blé, de l’orge ou de l’avoine, est superbe. Ailleurs et non loin, c’est la vigne qui souffre ou prospère. La culture se fait industrieuse, essayeuse, observatrice, comme dans tous les pays accidentés. On finit par utiliser les recoins les plus rebelles et par ne rien abandonner au désert de ce qui est praticable, c’est-