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— Est-ce que vous allez à Tours ?

— Non. Je ne vous suivrai plus dans votre tournée. À présent que je suis tranquille, j’irai attendre chez moi, à la campagne, que vous m’écriviez et que vous me disiez : « Je suis édifié sur votre compte, Laurence a le cœur entièrement libre, il est temps d’agir. » Alors, en quelque lieu que vous soyez, vous me verrez arriver. Adieu, et soyez béni pour le bien que vous m’avez fait. Je laisse entre vos mains le soin de mon honneur et de ma fierté. J’ai votre parole, Laurence ne saura rien ?

— Je le jure.

— Adieu encore. Je m’en vais par les jardins derrière la maison. Cette maison appartient à une de mes amies, qui est en voyage et qui ne doit rien savoir. Une brave femme qui était dans la misère et que j’ai fait entrer ici comme gardienne viendra tout à l’heure vous aider à sortir d’ici. Elle m’est entièrement dévouée et ne me trahira pas.

Bellamare reconduisit la comtesse jusqu’à la porte de l’antichambre. Quand il rentra dans le boudoir, il sauta de surprise en m’y trouvant assis à la place qu’il venait de quitter.