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ploi dans les droits réunis, ou dans le télégraphe, ou un bureau de tabac, ou quelque chose au greffe, à l’enregistrement, à la mairie, car on lui a offert tout cela, il a préféré vivre dans le faubourg avec son père, qui est un ancien métayer et qui a acheté un terrain dont il a fait une pépinière. Ce pauvre père Laurence est un brave homme, très-laborieux, qui n’a plus que cet enfant-là et qui aurait voulu l’élever au-dessus de son état, espérant que son frère aîné, qui est très-riche, le prendrait en amitié et en ferait son héritier : point du tout ; le jeune homme, qui était parti après son baccalauréat pour la Normandie, où réside l’oncle riche, s’est laissé entraîner à un égarement épouvantable, monsieur, et il a disparu pendant deux ou trois ans, sans presque donner de ses nouvelles.

— Quel égarement, madame Ouchafol ?

— Ah ! monsieur, permettez-moi de ne pas vous le dire par estime pour le père Laurence, qui cultive des fruits le long de ses murs, et qui m’a toujours fourni de belles pêches et de beaux raisins, sans parler des légumes qu’il cultive aussi dans le bas de son enclos, ce qui fait qu’il m’a-