Page:Sand - Pauline, Calmann Lévy, 1881.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sa pensée ni son cœur. Elle fut effrayée de tant de belles années perdues, et il lui sembla qu’elle avait fait de ses plus nobles facultés, comme de son temps le plus précieux, un usage stupide, presque impie. Elle se releva encore sur son coude, et dit à Laurence :

— Pourquoi donc me comparais-tu à Phèdre ? Sais-tu que c’est là un type affreux ? Peux-tu poétiser le vice et le crime ?

Laurence ne répondit pas. Fatiguée de l’insomnie de la nuit précédente, calme d’ailleurs au fond de l’âme, comme on l’est, malgré tous les orages passagers, lorsqu’on a trouvé au fond de soi le vrai but et le vrai moyen de son existence, elle s’était endormie