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frances de son amie se joignant à la fatigue et aux émotions de la soirée, elle tomba sur son siége et fondit en larmes. C’est alors que l’impertinent Montgenays, se croyant le maître et le tourment de ces deux femmes, perdit toute prudence, et risqua la déclaration la plus désordonnée et la plus froidement délirante qu’il eût faite de sa vie. C’était Laurence qu’il avait toujours aimée, disait-il ; c’était elle seule qui pouvait l’empêcher de se tuer ou de faire quelque chose de pis, un suicide moral, un mariage de dépit. Il avait tout tenté pour se guérir d’une passion qu’il ne croyait pas partagée, il s’était jeté dans le monde, dans les arts, dans la critique, dans la solitude, dans un