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Il n’y a pas que des plantes dans la nature : d’abord il y a tout ; mais commencez par une des branches, et, quand vous l’aurez comprise, vous en saisirez plus facilement une autre, la faune après la flore, si bon vous semble. La pierre ne semble pas bien éloquente au milieu de tout cela. Elle l’est pourtant, cette grande architecture du temple ; elle est l’histoire hiéroglyphique du monde, et, en l’étudiant, même dans les minuties minéralogiques, qui sont plus amusantes qu’instructives, on complète en soi le sens visuel du corps et de l’esprit. Ces mystérieuses opérations de la physique et de la chimie ont imprimé aux moindres objets des physionomies frappantes que ne saisit pas le premier œil venu. Tous les rochers ne se ressemblent pas ; chaque masse a son sens et son expression ; toute forme, toute ligne a sa raison d’être et s’embellit du degré de logique que sa puissance manifeste. Les grands accidents comme les grands nivellements, les fières montagnes comme les steppes immenses, ont des aspects inépuisables de diversité. Quand la nature n’est pas belle, c’est que l’homme l’a changée ; voir sa beauté où elle est et la voir dans tout ce qui